Les objets archéologiques nous livrent de précieuses informations sur les civilisations antiques et ceux-ci constituent dans de
nombreux cas les seuls témoignages que nous possédons sur le passé de l’humanité.
Chaque parcelle sculptée sur la falaise de Rocamadour est une archive historique gravée dans la pierre qui nous livre une information
sur le passé comme tout objet archéologique. Ainsi, la moindre pierre arrachée à la falaise située à
l’intérieur d’une seule de ces zones sculptées fait perdre à l’archéologue une grande part de la
valeur informative qu’elle détient et disparaît, avec elle, une partie du patrimoine historique de Rocamadour. Lire ma
page
Les
purges de la falaise de Rocamadour, une lente et méthodique destruction du patrimoine de l’humanité
Évaluer les risques de chutes de pierres sans prendre en considération la spécificité du lieu est une grave erreur.
Le sanctuaire ne se résume pas aux seuls édifices visibles qui ont pris possession de la falaise à Rocamadour.
Le sanctuaire de Rocamadour est un lieu de mémoire encore habité par la marque du génie et le souffle de
l’esprit des premiers occupants du rocher.
Reconnaître la présence des bas-reliefs sculptés sur la roche, n’a pas pour finalité la
découverte de chefs-d’œuvre, mais de consulter avec intelligence « les archives du passé
» gravées dans la pierre de la falaise avant leur totale disparition. Lire ma page
Il y a des silences coupables et des silences troublants
Souvenons-nous, lorsque nous apprenions la disparition mystérieuse des archives du passé de la mairie de Rocamadour au
chapitre VIII §4 de cette étude, grâce à l’historien Jean Rocacher ;
Dans son livre « Les restaurations des sanctuaires de Rocamadour » paru en 1987, Jean Rocacher a écrit.
Je cite : «
Disons-le clairement pour ne pas avoir à le répéter au long de ce dossier : nos informations seront
souvent lacunaires parce que la quasi-totalité des archives municipales de Rocamadour pour le XIXe siècle ont été
détruites volontairement dans les toutes premières années du XXe siècle dans des circonstances tout à
fait mystérieuses.»
Malgré cet avertissement à peine voilé de l’historien Jean Rocacher, l’histoire semble se répéter.
Encore à l’heure actuelle, des archives du passé sont détruites volontairement à chaque purge de la
falaise de Rocamadour. Le plus grave est qu’elles disparaissent à la vue de tous. L’épuration de tous ces
témoins archéologiques d’une valeur historique inestimable et irremplaçable se poursuit inlassablement.
A qui profite? cet appauvrissement du patrimoine de l’humanité ?
Plus extraordinaire encore, est qu’il n’existe aucun compte rendu détaillé des interventions menées sur
la falaise. Dans ma page
Les
purges de la falaise de Rocamadour, une lente et méthodique destruction du patrimoine de l’humanité, je prends
l’exemple du rapport d’enquête publique relative à l’élaboration du Plan de Prévention des
Risques naturels (PPR) sur le territoire de la commune de Rocamadour dont les conclusions ont été transmises le 13 juin 2013 par
l’enquêteur désigné par le tribunal administratif de Toulouse.
On constate, en prenant ce simple exemple, que le chapitre concernant les interventions menées sur la falaise de Rocamadour est
considérablement réducteur. Le paragraphe qui lui est consacré ne fourmille pas de détails et il est largement
incomplet.
C’est pour le moins étrange provenant d’un document officiel dont l’objectif est justement de prendre en
considération les risques liés à la falaise tout en préservant le patrimoine historique.
On ne peut en faire le reproche au commissaire enquêteur qui n’a fait que retranscrire les éléments qui lui avaient
été transmis par les services techniques de la DDT (Direction Départementale des Territoires) et validés par le
Maire de la commune de Rocamadour qui est aussi Président du Syndicat Mixte du Grand Site de Rocamadour.
En étant aussi sélectif, ne prive-t-on pas délibérement les historiens de la source essentielle que leur
fournissent « les textes » ?
La commune de Rocamadour et le Syndicat Mixte du Grand Site de Rocamadour semblent avoir une vision tout à fait personnelle sur le
patrimoine de l’humanité et une opinion assez sélective sur l’héritage historique à transmettre aux
futures générations.
L’archéologie préventive s’attache à la sauvegarde des traces de l’occupation humaine, dès
lors qu’elles sont menacées par tout type d’aménagement public ou privé...
(source SRA: Service Régional de l’Archéologie).