Mes recherches m’amenèrent à me rendre à
Prats-de-Mollo-la-Preste dans les Pyrénées Orientales où j’ai fait des découvertes
surprenantes à l’extérieur comme à l’intérieur de l’église du village.
En franchissant le seuil de la porte d’entrée de l’église j’ai
d’abord été frappé par la présence d’un étrange
ex voto qui planait au-dessus de ma tête. Généralement réservé
à l’offrande faite à Dieu ou à un être Divin, l’ex voto
pointe comme un doigt la couronne plaquée sur la façade de l’église.
En avançant à l’intérieur de l’église, on est submergé
par l’abondance des représentations toutes plus belles les unes que les autres.
Mon attention fut rapidement attirée par les restes d’une fresque murale très ancienne.
Presque irréaliste, la composition de la fresque était d’une simplicité
surprenante et complètement en décalage avec les représentations religieuses
habituelles et l’époque de toutes les représentations de la
dernière restauration. L’origine de l’église de
Prats-de-Mollo-la-Preste remonterait au IXe siècle.
Détruite puis reconstruite au XIIIe siècle, elle aurait
été restaurée à nouveau au XVIe siècle.
Écrasée par la profusion des couleurs
vives, la modeste fresque passe presque inaperçue dans le décor qui
l’engloutit. Dans un espace pratiquement rectangulaire d’environ un mètre de
largeur sur cinquante centimètres de hauteur sont représentés en relief
quelques accessoires utilisés par les tisserands rappellant la présence des
cathares dans la région du Languedoc Roussillon dont le savoir faire émérite
dans le métier du tissage était reconnu.
La présence insolite d’une lettre
« I » à chaque extrémité des outils de tissage
m’intrigua tout spécialement. En observant les différentes
représentations de gauche à droite, la navette immédiatement
placée à la suite du premier « I » me fit tout de suite
penser qu’elle pourrait bien désigner la lettre « N ». A partir de cet instant,
j’étais absolument persuadé que j’avais en face de mon objectif un
message codé qui pourrait bien remonter aux origines de la première église
et ce que j’ai découvert par la suite ne m’a pas démenti. Bien au
contraire.
Le motif en forme d’une petite équerre
inversée au même niveau que la lettre « I » est la graphie
d’une lettre de l’alphabet hébreu qui veut dire
« Resh ». Les hébreux l’utilisaient pour désigner
la lettre « R ».
Le carré situé au pied de la navette symbolise
la cale utilisée pour ajuster, stopper ou arrêter. Arrêté comme
l’a été le fils d’un certain charpentier. N’oublions pas que
nous sommes à l’intérieur d’une l’église catholique.
Je n’invente rien. Je ne fais que traduire.
« I.N.R ». Ce sont les trois
premières lettres qui composent le début de l’acronyme « I.N.R.I »
qui, à en croire les Évangiles, serait l’expression latine de « Iesus
Nazarenus Rex Iudæorum » qui veut dire « Jésus, Nazaréen, Roi des Judéens
ou des Juifs pour certains ». Avec la cale et les origines du motif qui conduisent
à désigner la lettre « R », il devient facile de traduire
la pensée de celle ou de celui qui a transcrit le message sur cette partie du mur
miraculeusement conservé. Elle veut dire exactement « Jésus de Nazareth, le
roi arrêté par les Juifs ». Cet épisode fort regrettable nous
rappelle que le sacrificateur et grand prêtre du temple à Jérusalem
appelé Caïphe est, selon le nouveau testament, le responsable de l’arrestation
de Jésus qui ensuite le livra aux mains des romains.
Visiblement, les « Bons Hommes »
et « Bonnes Dames » appelés « Cathares »
maîtrisaient parfaitement l’écriture figurative. En s’inspirant
d’objets quotidiens, ces Bons Hommes qui refusaient la violence sont parvenus, avec
une ingéniosité surprenante, à nous laisser un message qui a
traversé les siècles. Leur message, entièrement décodé
dans mon livre « Angélus », est manifestement plus complet et
considérablement plus instructif que celui des Évangiles. L’ancienne
communauté religieuse, dont la tragique disparition suscite toujours des interrogations
de nos jours, a souhaité transmettre aux femmes et aux hommes de bonne volonté, un
éclairage sur la véritable religion de Jésus méritant toute notre
attention et appelle de notre part une révision totale de notre jugement à leur sujet.
J'ai pour ma part, une profonde admiration à l’égard de ces hommes pour la
qualité et la prouesse technique avec laquelle ils se sont ingéniés à
nous transmettre leur message. Cette information complète, conforte et confirme toutes
mes découvertes concernant le message laissé sur la fresque décorant la
partie supérieure du retable Saint Roch dans l’église St Saturnin
à Palairac.
Juste et Rufine: d’origine espagnole et issues d’une même famille, les deux sœurs Juste et Rufine vécurent au IIIe siècle.